Partie II

II- Copernic : un début de rupture avec les anciens


2.1 Pourquoi Copernic a-t-il émis une nouvelle hypothèse ?
Nicolas Copernic
Nicolas Copernic

Copernic est né à Torun dans une famille de marchands aisés et de fonctionnaires municipaux. En 1491 il intègre l’université de Cracovie d’ou il ressort sans diplôme, il décide alors de commencer des études de médecine et de droit. Lors de ces dernières cet érudit s’intéresse à l’ astronomie, penchant qui est encouragé par un savant italien Domenico Maria Novera dont il devient le disciple. Ce scientifique lui fait connaître les théories des anciens dont le jeune Copernic devient rapidement adepte. Il est important de comprendre que le 15eme siècle est le siècle du développement de l’imprimerie, grâce à cette innovation technologique, Copernic a accès à de nombreux ouvrages, notamment ceux sur les théories des anciens (modèle des sphères cristallines d'Aristote auquel il adhère fortement). L’invention de Gutenberg lui permet également de découvrir l'astronomie vue selon Ptolémée et de connaître les principaux savants ainsi que leur thèse. Cependant l'Almageste de Ptolémée retient son attention car il sent bien que cette théorie contient des inexactitudes. Il s'accorde à penser qu'une structure simple doit expliquer l’univers : « Un système de cet ordre ne me paraît ni suffisamment complet, ni suffisamment agréable à l'esprit. », une simplicité absente du modèle de Ptolémée puisque celui-ci comprend beaucoup trop de points imaginaires. A cette critique à l’égard du système de Ptolémée s’ajoutent d’autres reproches. Il dénonce le manque d'harmonie et de symétrie du modèle ancien c'est pourquoi nous verrons plus tard qu'il y a une volonté de simplification de la part de Copernic. Il reproche aussi à Ptolémée de n’avoir pas su rester fidèle au principe fondamental de l’uniformité du mouvement circulaire des corps célestes, gâché par l’introduction d’équants. Cet astronome polonais critique aussi le statut particulier que le savant grec confère à chaque planète et dit qu’il donne une image irrationnelle de l’Univers. Enfin le chanoine polonais édicte que le modèle ancien pose problème pour justifier le mouvement rétrograde de certaines planètes et n'arrive pas non plus à expliquer les variations très fortes de luminosité de la planète Mars au cours de son orbite.

Dans l’ouvrage de Copernic, la Révolution des corps célestes, ce dernier expose : « Quant à ceux qui imaginèrent des excentriques, bien qu'avec leur aide ils semblent, en grande partie, avoir pu déduire et calculer exactement les mouvements apparents, ils ont cependant admis beaucoup de choses, comme l'utilisation de l'équant, qui semblent s'opposer aux principes premiers concernant l'uniformité des mouvements. Enfin en ce qui concerne la chose principale, c'est-à-dire la forme du monde et la symétrie exacte de ses parties, ils ne purent ni la trouver ni la reconstituer. »

Une question se pose alors, quelles sont les motivations qui ont poussé Copernic à remettre en cause un système vieux de plus de quatorze siècles. Nous pouvons trouver une réponse à cette question dans l’œuvre de ce savant De Revolutionibus Orbium Coelestium sur laquelle nous reviendrons plus tard. Dans ce livre Copernic explique qu’il veut remettre en question le système de Ptolémée étant donné que ce dernier pose de plus en plus de problèmes. Nous pouvons pour illustrer nos propos évoquer le cas du calendrier Julien construit sur le mouvement des planètes prédit par le système de Ptolémée. On remarque que si l’on se fit aux déclarations du savant les dates s’éloignent de la réalité. Ainsi les saisons commencent à se décaler dangereusement. Cela entraîne des dérives pour l'agriculture bien évidemment, mais également pour les dates des fêtes religieuses, et quasiment tous les types d'activités humaines.

Comme nous l’avons vu, le système géocentrique, commence à être un obstacle au bon fonctionnement de la société. Plus les observations des astres deviennent précises, plus l'hypothèse d'une Terre immobile au centre du système solaire provoque la mise en doute de la validité du modèle géocentrique. Ce concept ancien n’est donc pas en mesure de lutter contre l’avancée scientifique. Mais le poids de la religion alliée à l'apparente immobilité de la Terre au centre de l'Univers a permis le maintien de ce système jusqu'au XVII siècle. Ce n’est que grâce à l’intervention du moine polonais, Nicolas Copernic, que la possibilité d’une Terre en rotation autour du Soleil a été évoquée.

« retour | Haut | suite »

COPYRIGHT © 2007 TPE-HELIOCENTRISME.FR | XHTML 1.1 | CSS